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Le Choix

Il me tenait à coeur de rédiger cet article. A quelques jours maintenant de l’arrivée de notre petit garçon, beaucoup de personnes nous questionnent sur le fameux « programme de naissance ». Tout en exposant nos souhaits, on a toujours remarqué qu’on nous posait souvent les mêmes questions : « tu accouches où ? », « tu as demandé la péridurale ? », « rigole pas, tu dois la demander, c’est mieux de la prévoir », « avec la péridurale tu n’as plus mal, parce que accoucher ça fait mal ! » , « dès que tu as les premières contractions, pars à l’hôpital ! », «  il pèse combien ton bébé ? », « faut pas qu’il soit trop gros si non ça sera d’office la césarienne »… 

 

Et oui ! Aujourd’hui, le mot maternité rime avec douleur, péridurale, césarienne, hôpital et peur. La peur de la douleur, mais aussi et surtout la peur de l’inconnu. 

Vous est-il déjà arrivé d’entendre une femme dire « J’ai hâte d’accoucher », « J’ai hâte d’avoir mal », « Je veux sentir mon bébé me traverser le corps », «  Je veux vivre mon accouchement en pleine conscience, parce que je n’ai pas peur ! » ? 

 

Non, parce qu’on a toujours dit aux femmes qu’accoucher était un moment difficile, douloureux et qu’elles n’étaient pas capable de le faire d’elles-mêmes. Mais un accouchement est un moment transformateur et sacré. Il est un des plus grand rituel de passage dans nos vies, comparable à celui de naître et celui de mourir. Nous les femmes, avons la chance de pouvoir le vivre. L’acte de créer et de donner la vie devrait donc être célébré plutôt que craint.

Pendant très longtemps, avant l’arrivée de la médecine moderne et de l’obstétrique, accoucher était une histoire de femmes. Les hommes ne s’en occupaient pas. Au XIVème siècle suite à « la Chasse aux Sorcières », les sages-femmes et guérisseuses ont été jugées hérétiques par l’Eglise Catholique et ont donc été brulées, tuées et torturées par milliers. Ces actes ont légitimés la mise en place d’une science et d’une médecine masculine. Doucement les hommes sont rentrés dans cet espace féminin, instaurant de plus en plus de protocoles et rituels, trop intrusifs et trop médicalisés, qui sont venus courts circuiter la confiance des femmes dans l’acte de donner naissance. 

Dès notre naissance, on grandit avec des perceptions mal construites de l’accouchement, se limitant à une femme couchée dans un lit d’hôpital qui hurle de douleur (voir même insulte le corps médical), entourée de médecins lui dictant ce qu’elle doit faire. 

Je ne souhaite pas ici critiquer la médecine moderne et toutes les pratiques que nous avons la chance d’avoir de nos jours et qui bien sûr sauvent des vies, y compris celles de nos bébés, mais plutôt remettre en lumière la nature de base de la femme et de son corps, qui savent naturellement, intrinsèquement, instinctivement, la recette à suivre pour donner naissance. Le cocktail est simple : liberté, mouvement, soutient, support, amour et sécurité. Une femme ne se sentant pas en sécurité ne pourra pas donner naissance. Elles ont besoin de sentir cette CONFIANCE en elles qu’elles sont capables. Elles ont besoin qu'on RESPECTE leurs choix, qu'on respecte leur CORPS, qu'on ne leur impose rien dans leurs moments de faiblesse, qu'on les SOUTIENNE et qu'on les ECOUTE jusqu'au bout, et ce pendant la grossesse, pendant la naissance et encore bien après ! Une fois cet environnement sécuritaire mis en place, le corps et le bébé savent d’eux-même ce qu’ils ont à faire. 

 

Imaginez si plus de la majorité des femmes pouvaient donner naissance et faire grandir leur(s) enfant(s) dans cette ambiance de libre arbitre, de respect et d'écoute ? Certainement que l’on verrait naître et grandir une nouvelle génération de bébés plus connectées aux racines du monde, laissant place à l’imagination, la création et l’intuition, à l’opposé d’une société qui pensait pouvoir dominer la nature en faisant le choix de mener des actions qu’ils pensent être « mieux » ou plus efficace pour le bon déroulement des choses. 

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