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La Bombe

Aujourd’hui, ce que je redoutais le plus est arrivé. Je vous l’écris ici, brut de décoffrage, sans filtre, avec les émotions encore bien vives.

La bombe a explosé. La première dispute devant mon fils. Ces larmes qui n’avaient plus coulé depuis 1 an et demi sont arrivées en tsunami. L'invasion des reproches de ne pas faire suffisamment bien, d’en faire de trop, de ne pas faire "comme il faut". Ce moment précis du conflit où seules les choses négatives occupent l’espace, où les phrases que l'on déteste entendre sont hurlées sans filtre : « je n’ai plus de vie », « j’en ai marre de toi », « c'est terminé tout ça !», « je me casse ! ».

 

Et aussitôt le regret... Le sentiment d’avoir pour toujours brisé une partie de Tilio qui JAMAIS n’aurait dû être témoin de ça. J’ai le cœur brisé. 610 jours que je me donne corps et âme pour lui construire un espace de bienveillance, de sécurité, d'apaisement. Le tout détruit en 4 minutes…

 

Comment est-ce qu’on en arrive là ? Ça fait 20 mois que je vis au rythme de mon fils, 20 mois que je n’ai plus fait une nuit correct avec MON quota d’heures de sommeil. 20 mois que je calcule tout pour que son environnement soit parfait. 20 mois qu'il est la priorité absolue dans toutes les décisions que je prends. 20 mois qu'il m'est impossible d'imaginer de faire quelque chose sans lui. 20 mois de bonheur inconditionnel où trop souvent je mets de côté mes propres besoins.  

 

J’avais fait un sacré gros chemin sur le plan du développement personnel avant de tomber enceinte, mais la maternité me challenge énormément dans ma relation à l’Autre : mon fils, mon compagnon, ma famille, ma vie sociale. Elle me fait vivre un rodéo d’émotions que je n’arrive pas toujours à gérer. Elle me repousse sans cesse dans mes retranchements. Elle me remet face à des difficultés que je pensais avoir surmontées. Parfois j'ai le sentiment d'être de retour à la case départ, que mes années de travail sur moi-même n'ont servi à rien. Mais ce que j'ai compris aujourd'hui c'est que nous ne sommes jamais à la fin de notre développement personnel, car nous avons la vie entière pour apprendre. Que chaque contexte, chaque environnement, chaque expérience, entraine de nouveaux apprentissages et que même si on évolue sur un plan, ce n'est pas pour autant que c'est acquis pour toujours. Une nouveauté, une frustration, un blocage, représentent un aspect de nous qui n’est pas encore développé et qui demande à l’être. La vie est un véritable rodéo et l'alignement absolu n'existe pas, car l'alignement est un cheminement qui ne possède pas réellement de fin. 

Alors avec le coeur un peu plus léger de vous avoir partagé ces mots, je vais conclure qu’il ne sert à rien de chercher l’ordre parfait dans tout, mais qu’il faut simplement essayer d’apprendre la vertu de la flexibilité, de la souplesse et de l’adaptabilité. Et ainsi, d’accompagner joyeusement le mouvement permanent de la vie. 

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